COMMUNIQUE DE PRESSE du 09/06/16
Des habitants, soutiens et collectifs en colère contre CIGEO et la destruction du territoire par l’ANDRA
Ce jeudi 9 juin 2016 de 6h à 10h du matin, une soixantaine de personnes se sont réunies sur les routes d’accès au bois communal de Mandres-en-Barrois, dit «Bois Lejuc», pour ralentir et bloquer les travaux débutés par l’ANDRA depuis mai 2016.
Munis de banderoles, de pelles, de pioches et en combinaisons blanches, ils ont fait face à de nombreux gendarmes mobiles et vigiles de l’Andra, qui avaient bouclé toutes les voies menant aux zones de travaux. Ils ont réussi à accéder à une première parcelle récemment coupée à blanc, puis à une large plate-forme sécurisée, qui crée beaucoup d’interrogations quant à sa finalité et à sa légalité. Installation de barricades, tranchées pour ralentir les engins de chantier, conférence gesticulée par de vrais faux experts en nucléaire face aux policiers… se sont déroulées dans une ambiance joyeuse et déterminée.
La présence supplémentaire d’un hélicoptère de surveillance témoigne bien de l’importance de l’enjeu qui se joue autour de cette zone stratégique, alors que l’Andra n’a toujours pas déposé sa demande d’autorisation de construction du centre Cigéo.
Les habitants résistent au rouleau compresseur de l’Andra
Ce bois de plus de 200 ha intéresse l’Andra. Elle le raserait pour y construire sur près de 300 ha des infrastructures cruciales telles : puits d’accès aux installations souterraines, zones de ventilations pour les rejets radioactifs ou encore les zones de verses issues du creusement de 300 km de galeries.
Elle a accaparé cette forêt en juillet 2015 via une délibération litigieuse du conseil municipal de Mandres. En janvier 2013, lors d’une consultation publique, les habitants avaient pourtant majoritairement refusé un premier projet d’échange pour un bois mitoyen.
Depuis l’été 2015 les habitants et leurs soutiens se sont organisés pour récupérer la forêt. Des réunions publiques d’information ont été tenues. Un recours gracieux demandant l’annulation de la délibération, signé par 31 habitants a été envoyé au maire et au préfet de la Meuse. Constatant leur surdité, des habitants ont porté l’affaire au tribunal administratif depuis décembre 2015. Malgré tout l’Andra continue sa politique du rouleau compresseur. En mai dernier, elle a rasé une première parcelle de la forêt pour y construire une plate-forme grillagée où sont installés engins de chantier, foreuses, bungalows, véhicules, le tout protégé par des grilles, des barbelés et des vigiles.
Elle a commencé des coupes rases sur une nouvelle parcelle à l’entrée. D’ici moins de deux mois, l’agence souhaite grillager tout le bois. Les travaux de coupe actuels, sans information, préfigurent de l’avenir si on laisse faire. L’Andra compte en faire bientôt une zone interdite et inapprochable.
Sauvons la forêt, bloquons Cigéo
Les gens s’y promènent, y chassent, y font des affouages pour le bois de chauffe, cueillent, flânent… elle fait partie de la vie quotidienne.
Nous bloquons ces travaux car nous refusons que notre territoire devienne un désert nucléaire au service d’une agence qui répand aujourd’hui ses largesses financières et demain ses pollutions mortelles.
Nous bloquons ces travaux car l’ANDRA est illégitime : elle se comporte en propriétaire alors qu’un recours juridique est en cours depuis plusieurs mois.
Nous bloquons ces travaux car l’ANDRA est illégale : le projet CIGEO n’a aucune existence juridique, ni déclaration d’autorisation de chantier, ni déclaration d’utilité publique. Et les deux défrichements entamés ne sont probablement pas conformes au plan de gestion prévu par l’ONF que l’agence s’est engagée à respecter tant que le projet n’était pas autorisé.
Nous appelons d’ores et déjà à un large rassemblement pique-nique et balade dimanche 19 juin 2016 à 11h dans le village de Mandres-en-Barrois pour continuer d’ancrer notre résistance. Contre le projet de méga-poubelle nucléaire, la résistance sort du bois !
Contact mail : sauvonslaforet@riseup.net/Tel info : 07 58 65 48 89